Ces dernières semaines, l’Allemagne défendait ardemment les carburants de synthèse, repoussant ainsi le vote sur les véhicules neufs diesel et essence. Nous y voyions comme une lueur d’espoir d’un avenir où le moteur thermique (allons plus loin même, l’avenir du flat six) continuerait de couler des jours heureux. Au mieux, nous aurions gagné quelques années.
Néanmoins, la règle des 100% de voitures zéro émissions en 2035 est bel et bien signée. Un accord semble tout de même avoir été trouvé à ce sujet. “La Commission européenne et l'Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer le texte, qui reste inchangé. Bruxelles s'est simplement engagé à ouvrir plus nettement la voie aux carburants de synthèse dans une proposition séparée qui devra être validée d'ici l'automne 2024. Les véhicules équipés d'un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s'ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d'émissions de CO2.” se réjouit le ministre allemand des Transports Volker Wissing. Mais il ne faut pas s’en satisfaire trop vite.
En effet, Porsche investit massivement dans la production de carburants de synthèse. Cette solution, entendue par certains comme une alternative miracle ne serait en réalité réservée qu’à une poignée d’automobilistes. Selon une étude de Transport & Environnement publiée le 4 octobre 2022, il y aura “Juste assez d'e-carburants pour alimenter 2% des voitures sur la route en 2035 [...] Seulement 5 millions de voitures sur le parc de 287 millions prévu par l'UE pourraient fonctionner entièrement au carburant synthétique en 2035.”
À cette production insuffisante s’ajoute l’empreinte carbone issue de l’importation du carburant (actuellement les usines sont au Chili, une terre d’accueil idéale) qui est contestée par les ONG environnementales. Dans la catégorie “écologie”, les batteries des voitures zéro émission doivent elles aussi évoluer vers plus de performance, de légèreté et de facilité de recyclage. Comprenons qu’à l’horizon 2035, nous verrons une cohabitation plus équitable entre les différentes énergies utilisées dans les véhicules dans le but d’améliorer l’empreinte écologique du secteur automobile.