Voilà une Porsche 356 dans son jus et pourtant d’une beauté immuable. Vêtue d’une robe vert lagon, portant les marques du temps, vous avez devant vous une Carrera GS de 1959.
Elle n’a jamais été restaurée ni même repeinte intégralement. Préservée comme un bijou, cette Porsche n’a pas été artificiellement vieillie pour suivre la mode au look “patina”. Elle est elle-même, sans imposture. Marc Joly est parti à la rencontre de son propriétaire, dans la région parisienne, pour un moment hors du temps.
Si cette Porsche 356 Carrera est aujourd’hui “flambante”, cela n’a pas toujours été le cas. Son propriétaire, Valentin, raconte “Lorsque j’ai appris son existence, elle était comme tu la vois là, fatiguée, sans moteur, à l’abandon depuis une quinzaine d’années. Sans infos sur son passé, sauf sa première immatriculation. Mais hélas, elle n’avait plus sa carte grise d’origine. [...] Après l’avoir ramenée, sur plateau bien sûr, je lui ai d’abord mis un moteur de base, j’ai refait les freins, les roulements, les amortisseurs, mais dès le départ, j’ai eu la volonté de laisser la carrosserie en l’état !” Parmi ses options, notez les roues Rudge à verrouillage central, les pare-chocs américains et les pneus Dunlop RS.
Alors que ce propriétaire bichonne sa Porsche 356 Carrera GS, la belle n’a pas eu un passé des plus commodes. Il relate “Je n’ai même pas cherché à réparer quoi que ce soit sur la carrosserie. Par exemple, quand tu regardes le toit, tu vois des déformations, tu sais ce que c’est ? Pendant ses 15 ans d’immobilisation, dans une grange, des enfants jouaient à sauter sur le toit, tu imagines ?”
Fort heureusement, Valentin ne s’est pas arrêté à ces altérations, voyant en elle déjà, une merveilleuse voiture de collection. “En dehors de ces stigmates, et de l’usure du temps, elle était très saine, pas rouillée. La A était peu sujette à la rouille, c’est un avantage.”