993 GT ?
Tout le monde la connait sous le nom de GT2. A l'instar de GT1, le patronyme GT2 provient de la catégorie FIA dans laquelle la voiture était éligible. Pourtant son vrai nom est 911 GT. C’est d’ailleurs ce dernier que vous retrouverez à l’arrière de cette auto, si vous avez la chance d’en croiser une ! Seulement 195 exemplaires produits entre 1996 et 1998 dont 23 versions ClubSport.
Un savant mélange de 911 Turbo et de Carrera RS
Prenez une 911 (993) Turbo, remplacez ses deux turbos par des modèles plus gros, ôtez la transmission intégrale, rivetez des extensions d’ailes en fibre de verre, un énorme aileron arrière doté d’entrées d’air et une lame aérodynamique à l’avant, retirez le superflu pour gagner du poids (on garde quand même les places arrière), greffez-lui des trains roulants réglables à volonté et vous obtenez la plus monstrueuse des 911 de l’époque. 430 ch pour les deux premiers millésimes et 450 ch pour le dernier pour seulement 1150 kg à vide ! Le tout transmis aux seules roues arrière. Les jantes Speedline de 18 pouces en trois parties font appel au magnésium et l’habitacle reprend les baquets de la Carrera RS et son intérieur dépouillé.
Un monstre pour l’époque, mais encore aujourd’hui !
Même si la puissance de cette 911 pourrait faire sourire n’importe quel possesseur de 992 Carrera S actuelle, sa masse réduite de 440 kg par rapport à cette dernière associée à la violence de ses turbos en font une voiture à ne pas mettre entre toutes les mains. Près de 300 km/h en vitesse de pointe et un 0 à 100 km/h abattu en 4 secondes en font la 993 la plus performante de l’histoire. C’est surtout une voiture taillée pour la piste et nombreux sont les modèles qui ont participé aux différents championnats GT BPR et FIA à travers le monde. Certaines ont même servi de « art-car », ces voitures de course uniques relookées par de célèbres artistes. On pense tout de suite à la GT2 habillée par Peter Klasen qui remporta le championnat de France FFSA 1998 entre les mains de Jean-Pierre Jarrier et François Lafon. On se remémore également le modèle décoré par le regretté Georges Wolinski qui participa aux 24 heures du Mans 1998 avec Hervé Poulain à son volant.
Une cote hors-norme
En 2017, au plus fort de la flambée des prix, la cote Flat6 annonçait 2 millions d’euros pour un modèle en état concours ! Soit le prix d’une 959 et deux fois plus qu’une 911 Carrera RS 2.7 Light de 1973 ! Aujourd’hui, le très faible volume de transactions rendues officielles rend difficile l’établissement d’une cote exacte. Elle est néanmoins annoncée ce mois-ci dans Flat6 magazine à 1,8 millions d’euros, alors que la Carrera RS s’annonce à 950 000 €, la 918 Spyder à 1 200 000€ et la Carrera GT à 785 000€. La 959 quant à elle reste à 2 millions… Pourquoi un tel engouement ? Sûrement pour son ADN, son palmarès en compétition, sa rareté, son caractère et sa ligne unique, mais peut-être surtout car elle est considérée par beaucoup comme la dernière « vraie » 911… Le débat reste ouvert !
Texte rédigé par Fabien Caron, publié par Thomas Schenck