Porsche 911 Targa : près de 60 ans d’histoire

• Quelle a été la première Porsche 911 Targa ? 

Il faut revenir en 1965 pour voir apparaître la 911 Targa au Salon de l’Automobile de Francfort. Le concept voit le jour sous l’impulsion de Ferry Porsche désireux de proposer une 911 découvrable adaptée au marché américain. Cette même année, Porsche dépose une demande de brevet pour le concept de toit de la 911 Targa. À mi-chemin entre le coupé et le cabriolet, elle est un modèle à part. Près de 60 ans plus tard, l’image de la Targa reste inchangée. Elle représente une 911 idéale pour les promenades, alliant plaisir et esthétique. 

Le premier prototype de la 911 ne remplissait pas tous les critères en matière de sécurité. Ces essais ont alors donné naissance à l’arceau si caractéristique des Targa. Il a évolué au fil du temps et a parfois disparu sur certaines générations, nous y reviendrons plus tard. Sur les premiers modèles nommés “Soft Window”, la lunette arrière est en caoutchouc rabattable et un panneau amovible au-dessus des occupants est fixé au montant de pare-brise et à l’arceau central. Ainsi, il est possible de rouler le toit entièrement rabaissé. De nos jours, il est très rare d’en voir et ces Targa originelles sont très recherchées par les collectionneurs. 

• Pourquoi la Porsche 911 Targa porte-t-elle ce nom ? 

Il fallait bien lui trouver un nom particulier à cette 911 inédite. L’inspiration est venue de la célèbre course sicilienne Targa Florio, une course d’endurance dans laquelle Porsche avait remporté plusieurs victoires à l’époque (5 victoires entre 1956 avec la 550 Spyder et 1964 avec la Porsche 904). Au départ, l’idée de la nommer “911 Flori” fait surface, jusqu’à ce que le directeur des ventes, Harald Wagner, suggère de la baptiser “Targa”. L’année suivante, en 1966, la Targa a complété la gamme Porsche, composée de la 911 2.0, la 912 puis la 911 S l’année suivante.

L’arceau constitue l’élément distinctif du modèle par excellence. Très vite, pour des raisons de sécurité, la version “softwindows” disparaît du catalogue. Avec la Type G, l’ensemble des 911 voient leurs lignes évoluer vers moins de rondeurs, avec l’apparition des soufflets et de nouveaux pare-chocs pour répondre aux normes de l’époque et notamment du marché américain. Dans le même temps, l’arceau en acier inoxydable brossé devient noir. La partie escamotable du toit peut toujours se plier mais est désormais plus facile à ranger. 

Jusqu'en 1983 (date de la commercialisation de la 911 SC Cabriolet), la 911 Targa est le seul modèle offrant la possibilité de rouler cheveux au vent. La 911 SC Cabriolet n’a d’ailleurs pas évincé la Targa du catalogue, cette dernière restant disponible à l’achat jusqu’en 1989. 

L’année suivante, en 1990, Porsche présente la 964 Targa, troisième génération. Un an après la présentation de la belle 964 Carrera 4, la nouvelle 911 Targa fait son entrée (disponible en deux et quatre roues motrices) aux côtés de la 964 Carrera 2. Le toit Targa reprend l’arceau central, aussi joli qu’utile en cas de retournement. Elle est produite jusqu’en 1993, et les dernières sont vendues en 1994 avant de voir arriver de toutes nouvelles lignes avec la 993 Targa. 

L’essai de la 911 Classic Targa à lunette souple est à retrouver dans les n°202 et le n°309 disponibles à la commande. La 964 Targa a fait l’objet du guide d’achat dans les numéros 195 et 298.

• La Porsche 993 Targa, la première sans arceau 

En 1995, Porsche fait le choix de présenter à Francfort un modèle foncièrement différent de ses aînées. Fini l’arceau rigide et place à ce nouveau concept. La Targa perd une partie de son âme mais le choix de Porsche est clair : apporter plus de modernité à l’ensemble de ses modèles. La 911 Targa ne fait pas exception. Cette nouvelle 911 est développée sur la base de la 993 Cabriolet avec deux arches rigides entre le haut du pare-brise et le capot arrière. Au milieu, un large toit vitré coulisse électriquement vers l’arrière et se positionne en dessous de la lunette. Très surprenant, ce pavillon apporte une luminosité très appréciable dans l’habitacle. Par ailleurs, il réduit les nuisances sonores dûes au vent. Il se couple avec les nouvelles lignes de la Porsche 993, caractérisées par des ailes plus larges et un capot avant plus aplati. 

L’essai de la 993 Targa est à retrouver dans les n°170, n°234 et n°380 disponible à la commande.

• Basée sur la version Coupé, la 996 Targa intègre de nouvelles évolutions 

Sur cette génération suivante, Porsche poursuit sur sa lancée. La 996 remplace le refroidissement des moteurs à air par un refroidissement à eau. Pour sa version Targa apparue fin 2001, elle conserve ce système de pavillon, laissant toujours de côté l’arceau d'antan. La 996 Targa est réalisée sur la base du coupé afin d’améliorer sa rigidité et intègre une nouveauté : pour la première fois la vitre arrière s’ouvre comme un hayon. Si cela paraît surprenant, il n’en est pas moins pratique puisqu’il offre la possibilité d’accéder plus aisément à l’espace de rangement (jusqu’à 230 litres) pour charger ses bagages. 

L’essai de la 996 Targa est à retrouver dans les n°198 et n°261 disponibles à la commande.

• La 911 (997) Targa produite uniquement en quatre roues motrices

À partir de 2006, Porsche présente la 997 Targa pour une commercialisation en 2007. Grande nouveauté, cette dernière n’est disponible qu’en quatre roues motrices (997 Targa 4 325 ch puis 345 ch et 997 Targa 4S 355 ch puis 385 ch ). Cette sixième génération de 911 conserve le même système de toit pour la version Targa tout en intégrant un verre spécial permettant de réduire le poids de 1,9 kg. Porsche ajoute aussi deux bandes d'aluminium de part et d’autre du toit. La 911 Targa, confortable et lumineuse, se positionne alors comme une voiture polyvalente. 

Retrouvez l’essai de la 997 Targa dans différents numéros disponibles à la commande : n°352 (997 Targa 4 325 ch), n°250 (997 Targa 4S 355 ch) et n°357 (997 Targa 4 345 ch).

Avec l’arrivée de la 991, Porsche retourne aux origines de la Targa et intègre de nouveau un arceau, cette fois-ci dans une version entièrement automatisée. Le constructeur de Stuttgart joue la carte de l’esthétique rétro, ce qui n’est pas pour déplaire. Totalement remise au goût du jour, la Porsche 991 Targa (disponible en quatre roues motrices, 4S et Targa 4 GTS) est celle qui fait revivre l’esprit de la Targa et toutes les émotions que ce dernier suscite. Pour ouvrir le toit, tout est automatisé, bien loin de l’ouverture à la main qui se faisait jusqu’en 1994. La Porsche 991 Targa se positionne définitivement comme une voiture plaisir destinée à l’usage sur petites routes. 

Pour tout savoir sur l’essai de la Porsche 991 Targa 4S, référez-vous au n°281 indisponible à la commande mais disponible en version digitale.

La 992 Targa s’inscrit elle aussi dans cette philosophie. Elle est présentée sur le site officiel de Porsche en version Targa 4, 4S, Targa 4 GTS et une Édition 50 ans Porsche Design. Son toit s’ouvre et se ferme en seulement 19 secondes. À la différence du cabriolet dont la capote peut être actionnée en roulant, les 991 et 992 Targa doivent obligatoirement être à l’arrêt. 

Les 911 Targa se trouvent dans toutes les gammes de prix selon les générations, les états et le kilométrage. Retrouvez les 911 Targa d'occasion à vendre dans nos annonces d’occasion. 

L’ensemble des modèles Targa (jusqu’en 2018) sont à découvrir dans l’Encyclopédie de la Porsche 911 disponible à la commande sur notre site internet. 

Par Charlotte Bazaille