Targa : un concept innovant et sécuritaire
Le concept du toit Targa est né de la volonté de Porsche de décliner sa 911 en décapotable, dès la fin des années 60. A cette époque, le législateur américain envisage d’interdire la commercialisation de cabriolets sur son territoire pour des raisons de sécurité. Porsche contourne le problème en développant une version ouverte de sa sportive mythique, dotée d’un arceau rigide et d’un toit escamotable. La 911 Targa est née. Son nom, déposé par Porsche, rend hommage à la Targa Florio, fameuse course sicilienne où la marque de Stuttgart s’impose dès 1956 avec la 550 Spyder.
Initialement disponible avec une partie arrière souple (softwindows) amovible, la 911 Targa se décline également avec une bulle arrière en verre, apportant luminosité, rigidité et praticité à la voiture.
Targa : plus de 50 ans d’innovation
Dès la deuxième génération de 911, dénommée Type G, la version « softwindows » disparait du catalogue et l’arceau en métal anodisé vire au noir. La partie escamotable du toit peut toujours se plier pour se ranger avec plus d’aisance dans le compartiment avant de l’auto. Jusqu’en 1983 et l’apparition de la 911 SC Cabriolet, la 911 Targa restera la seule variante découvrable de la 911. Un concept qui sera repris à l’identique pour la 964 jusque dans les années 1990.
Avec le développement de la 993, Porsche revoit sa copie en profondeur. Exit le toit rigide difficile à manipuler (il vaut mieux être deux pour l’installer) et à stocker. Les clients, désormais habitués aux cabriolets à capote électrique ont besoin d’innovation. Le constructeur leur répond de fort belle manière au salon de Francfort 1995. Sur la base d’un cabriolet 993, Les ingénieurs développent un tout nouveau concept : deux arches rigides courent le long de la carrosserie entre le sommet du pare-brise et le capot moteur. Entre les deux, un pavillon vitré prend place et s’ouvre électriquement. Il coulisse vers l’arrière et se positionne en dessous de la lunette. Esthétique, pratique, sécuritaire, ce nouveau toit Targa est un succès. Il apporte une luminosité inédite dans l’habitacle et permet de transformer la 911 en découvrable « 4 saisons » particulièrement appréciée des porschistes voyageurs.
Un système repris à l’identique par les générations 996 et 997 et amélioré par l’ajout d’un hayon, bien pratique pour positionner ses bagages dans la partie arrière. A la différence des 993, les 996 et 997 sont désormais réalisées sur la base du coupé afin d’améliorer la rigidité. Alors que la 996 n’était disponible qu’en propulsion, la 997 ne sera produite qu’en version intégrale Targa 4 et Targa 4S. La polyvalence s’améliore, l’esthétique y gagne par l’adoption d’ailes arrière élargies mais le poids s’en ressent. Le positionnement de la Targa se précise : Sans doute la moins sportive des 911 mais sans aucun doute la plus polyvalente des Porsche.
Porsche 991 Targa : un parti pris esthétique
Avec l’arrivée de la 991, Porsche retourne à ses fondamentaux esthétiques et renoue avec le système d’origine dans une version entièrement automatisée. Adieu le toit vitré et le hayon, la 991 Targa (et sa descendante 992) jouent à fond la carte de l’esthétique néo-rétro, au détriment de la polyvalence et de la praticité. A la différence du cabriolet dont la capote peut être actionnée en roulant, les 991 et 992 Targa ne se découvrent et ne se rhabillent qu’à l’arrêt. Plus ennuyeux, la 991 Targa génère plus de remous que son homologue décapotable et sa masse est supérieure ! De « menus désagréments » qui ne semblent pas avoir d’emprise sur les amateurs du genre. Un vrai choix d’esthète !
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Texte rédigé par Fabien Caron