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Porsche 911 Carrera 2.7 : un moteur mythique

Le 24/01/2022

Dans Porsche 911

Née en 1974, la 911 Carrera 2.7 a mis du temps à revenir au sommet. Mais aujourd’hui, tout le monde l’adore, surtout pour son moteur de Carrera RS 2.7

Tout comme la 911 Carrera 3.0, la Porsche 911 Carrera 2.7 est une Caisse G plutôt réservée aux connaisseurs. Restée dans l’ombre pendant très longtemps, elle est aujourd’hui devenue l’une des 911 les plus appréciées par les collectionneurs et les passionnés de Porsche. Mais tout n’a pas toujours été simple.

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Les pare-chocs à soufflets, un défi pour la 911

La 911 Carrera 2.7 fut présentée au salon de Francfort 1973 au sein d’une gamme qui compte trois modèles : la 911 2.7 de 150ch, la 911 S de 165 ch et la Carrera 2.7 qui occupe le sommet de la gamme avec ses 210 ch. Les porschistes sont surtout perplexes devant les changements esthétiques. Alors que la ligne de la 911 était très fine, elle est désormais alourdie par des pare-chocs à soufflets à l’avant et à l’arrière. Ce sont en fait des pare-chocs à absorption d’énergie qui abritent de petits amortisseurs censés résister à des chocs jusqu’à 8 km/h sans déformation visible. Cela répond à une nouvelle réglementation américaine qui oblige ce genre d’usage. Les 911 européennes auront les mêmes pare-chocs, mais sans les amortisseurs à l’intérieur. 

Le capot avant est plus petit et à l’arrière, une grand bandeau rouge siglé « Porsche » fait son apparition. On pourrait lister une batterie de nouveautés : nouveau rétroviseur extérieur peint couleur carrosserie, apparition de buses de lave-phares, nouveau bas de caisse à l’avant prolongé par une lèvre en caoutchouc en option, clignotants intégrés dans le pare-chocs, nouvelles jantes ATS « cookie cutter », et surtout l’arrivée de jantes Fuchs en option. Bref, les caisses G apportent tout un lot de nouveautés à l’extérieur comme à l’intérieur où l’on retrouve pour la première fois les sièges à appuie-têtes intégrés typiques de Porsche. Mais pour l’instant, les avis sont un peu mitigés : les porschistes attendaient de grands changements, ce sont finalement des petites touches et esthétiquement, les nouvelles 2.7 ont un peu de mal à supplanter la finesse des premières 911…
 

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Un moteur mythique : celui de la Carrera RS 2.7

Le principal intérêt de la Carrera 2.7 réside finalement dans son moteur : il s’agit du type 911/83, c’est-à-dire le 6 cylindres à plat installé dans la mythique 911 Carrera RS 2.7, première RS du nom. A cette époque, il développe 210 ch à 6 300 tr/min et 255 Nm à 5100 tr/min. Il est combiné ici à une version très légèrement différente de la boîte 915 à 5 rapports, et le poids à vide des deux autos est sensiblement identique. Il est donné à 1075 kg pour la Carrera 2.7 et la Carrera RS 2.7. De là à dire que la Carrera 2.7 est une Carrera RS 2.7 en tenue de ville, il n’y a qu’un pas. Mais la RS 2.7 conserve pour elle une image et une philosophie inégalables.

A l’époque, peut-être ne se rend-on pas encore compte de ce que Porsche vient de faire, et il faudra finalement plus de quarante ans avant que la marque de reproduise cela en mettant le moteur de la 911 GT3 RS dans la 991 R, puis dans la GT3 Touring, si tant est que cela soit comparable. Il n’en reste pas moins que la Carrera 2.7 possède pour elle un moteur au caractère unique, à la sonorité métallique et rageuse, le tout dans une caisse relativement légère, ce qui lui confère une personnalité que les autres Caisses G sauraient difficilement imiter.

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Des problèmes de carters moteur en magnésium

A ce moteur, on pourra reprocher une chose : un carter d’huile en magnésium qui devient poreux avec le temps, ce qui peut entraîner d’importantes fuites d’huile, voire une casse si le problème n’est pas traité. Cela a longtemps été la maladie des moteurs 2.7 litres des Porsche 911 mais aujourd’hui, la majorité des carters ont été remplacés par de l’alu. Les collectionneurs qui possèdent encore le carter en magnésium l’ont retiré et le laissent tremper dans un bain d’huile. L’entretien d’une Carrera 2.7 est par ailleurs un peu délicat car sa caisse n’était pas galvanisée. Il faudra attendre la 911 Carrera 3.0 en 1976 pour voir arriver les premiers traitements anti-corrosion chez Porsche.

Ce problème n’en est plus vraiment un aujourd’hui, et de toute façon, les Carrera 2.7 à avoir bénéficié d’une restauration sont très nombreuses, ce phénomène ayant été encouragé par le retour en grâce des Porsche anciennes et par la flambée des prix dans les années 2010. La 911 Carrera 2.7 a retrouvé aujourd’hui toutes ses lettres de noblesse et il s’agit de l’une des 911 de collection les plus appréciées par les connaisseurs. 

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Texte rédigé par Thomas Schenck