L’histoire de la 911 Speedster
Après un succès flamboyant en 1989 avec sa type G (plus de 2200 exemplaires vendus pour un modèle en fin de carrière !), le Speedster 911 a clairement raté le coche pour sa génération 964 avec 930 exemplaires produits sur 3000 prévus ! Un échec commercial qui incite Porsche à abandonner cette version allégée et plus spartiate de sa 911 Cabriolet pour les générations 993 et 996. (Deux exemplaires de 993 Speedster seront néanmoins produits officiellement à l’attention de F.A « Butzi » Porsche et de l’humoriste américain Jerry Seinfeld.)
Il faut attendre 2011 pour voir cette appellation légendaire née en 1955 sur l’iconique Porsche 356 renaitre avec la 911. Et c’est la 997 qui s’y colle. Porsche a appris de ses erreurs et oriente sa nouvelle 911 Speedster vers plus d’exclusivité, de puissance et de luxe. Une bonne idée ?
Le Speedster le plus raté de l’histoire Porsche ?
Rappelons que l’idée de base du Speedster est de proposer une version allégée, simplifiée et moins chère de la 356 cabriolet. Peine perdue avec la Porsche 997. Plus large (44 mm) qu’une Carrera, presque aussi lourde que la version décapotable (1540 kg au lieu de 1555), il est clair que la 997 Speedster n’est pas une ballerine. Côté prix, on est loin également de l’esprit d’origine : 203 716 € c’est pratiquement deux fois le prix d’une 997 Carrera S Cabriolet de l’époque !
Autre entrave à l’esprit Speedster d’origine, la boite de vitesses à double embrayage PDK est imposée. Un choix qui ajoute du poids et fait perdre au propriétaire le plaisir simple de manier le levier de vitesses. Cette volonté d’orienter la voiture vers plus de commodité se retrouve à l’intérieur avec une liste d’équipements fournis de série à faire pâlir une Panamera. On est loin de l’esprit minimaliste et spartiate des premières 356 !
Peut-être également la plus réussie des Porsche Speedster !
D’une part elle est truffée de détails spécifiques qui touchent la sensibilité de tout porschiste éclairé. Il y a les jantes façon Fuchs des 911 type G, ces ailes arrière élargies qui s’ornent de protections noires rappelant les 930 Turbo. Les boucliers et les sorties d’échappement sont spécifiques et ne se retrouvent que sur la très exclusive 997 Sport Classic. Son pare-brise abaissé teinté lui donne un côté ramassé qui sublime son agressivité. Il y a surtout ce couvre capote rigide à double bossage devenu à lui seul la marque de fabrique Speedster. A l’intérieur également, tout le talent et le savoir-faire de Porsche Exclusive s’est exprimé. Cuir noir à profusion avec rappels de la teinte de la carrosserie façon damier, baguette décoratives assorties, GPS, PDK, clim etc… et un degré de finition tout simplement exceptionnel.
Ajoutez à cela une teinte Bleu Profond unique (elle existe également en blanc), un flat 6 3.8L optimisé qui sort 408 ch grâce à son kit X51, un son exceptionnel, 356 exemplaires qui font d’elle la plus rare des Speedsters et vous obtenez tous les ingrédients pour en faire l’une des 911 les plus désirables qui soit.
Alors, réussite ou non ? En abandonnant le côté spartiate de ses aïeules, la 997 incarne les débuts d’un nouvel esprit Speedster chez Porsche. Avec elle, luxe, puissance et exclusivité sont devenus les maîtres mots de cette appellation devenue mythique. La récente 991 Speedster nous a d’ailleurs largement confirmé cette orientation, malgré des chiffres de production à la hausse. Est-ce pour autant le bon choix ? A vous de nous le dire en commentaires !
Texte : Fabien Caron