Salon de Genève 2015, chez Porsche on a réussi à maintenir le suspense : lorsque la nouvelle GT3 RS est dévoilée, aucune photo n’avait fuité avant. Du coup, en tant qu’ultrasportive de la gamme, son apparition fait l’effet d’une bombe. La nouvelle couleur orange fusion, qui sert de lancement, rend la GT3 RS toujours plus agressive, mais ce n’est pas qu’un effet visuel : de génération en génération, la RS affirme toujours plus sa personnalité en se démarquant de sa “petite” sœur la GT3. La lame avant et l’énorme aileron arrière fixe font toujours partie de la panoplie, mais deux éléments esthétiques permettent de la distinguer encore plus : extensions d’ailes avant, des ouïes de débourrage sur les ailes avant, magnifiques, et des entrées d’air dans les ailes arrière, façon turbo. Ces détails-là se perçoivent immédiatement, mais il en est un qui est plus subtil : le capot avant est rainuré sur une trentaine de cm de large, et cette rainure se poursuit sur le toit, créant un effet de double bossage qui n’est pas sans rappeler celui de la 997 Sport Classic.
À noter que le toit est en magnésium, alors que les ailes avant (ainsi que les capots) sont en carbone. Au total, la GT3 RS, malgré la présence d’un arceau de sécurité, gagne 10 kg par rapport à la GT3 normale, soit 1420 kg. Comme sur la 997, la largeur est identique à celle de la Turbo, soit 28 mm de plus qu’une GT3 normale. Ce qui est nouveau, c’est la taille des jantes : 9,5x20 à l’avant, 12,5x21 à l’arrière, soit des roues plus larges que jamais, avec celles de l’arrière plus grandes, du jamais vu !
L’intérieur est quasi-identique à celui de la version normale, mais la RS est livrée en mode clubsport, incluant l’arceau arrière, le pré-équipement pour coupe-batterie, le harnais six points côté conducteur et l’extincteur. Les sièges baquets 918 (réglables en hauteur) sont de série. On pouvait avoir les sièges sport en option ou des baquets plus simples, mais basculables. On note aussi la présence d’un bouton “pit-speed”, permettant de respecter la limitation dans les stands.
Côté moteur, il ne faut surtout pas se fier aux apparences : une lecture distraite des chiffres pourrait laisser penser que tout est identique à la fameuse 997 GT3 RS 4.0. Il n’en est rien, c’est bien un tout nouveau bloc qui équipe la 991. C’est une évolution du tout nouveau bloc 9A1 équipant la GT3 normale. Il sort 500 ch à 8250 t/mn, soit 25 ch de plus que la version normale, obtenus au même régime. Il est amusant de constater que ces chiffres sont strictement identiques à ceux de la Porsche 997 GT3 RS 4.0 ! Le couple, lui, est de 460 Nm à 6250 t/mn, soit 20 Nm de plus que la GT3 normale, obtenu au même régime. Là aussi, le couple est identique à celui de la 997, sauf qu’il est obtenu 500 t/mn plus haut. Sur un plan plus technique, il faut noter que ce moteur 4 litres reçoit un alliage d’acier très sophistiqué pour le vilebrequin (qui vient de la 919 !), des bielles en titane, des arbres à cames au profil spécifique et une ligne d’échappement en titane.
Autre nouveauté, la GT3 RS n’est disponible qu’avec la boîte PDK 7 rapports, avec des réglages spécifiques. Mais ce n’est pas une surprise, puisque la GT3 normale a déjà cette particularité. Le volant moteur est toujours un bimasse, mais il a été allégé au maximum. Le châssis est identique à celui de la GT3, dont les quatre roues directrices et le PTV Plus. Les voies plus larges permettent cependant de lui offrir plus d’assise, et ses réglages sont spécifiques. À noter que le toit en magnésium a permis d’abaisser le centre de gravité, donc le comportement. La 991 GT3 RS est produite un peu sur le millésime 2015, mais essentiellement sur le millésime 2016, avec une prolongation sur 2017. Les chiffres de production n’ont jamais été dévoilés par Porsche. La cote Flat 6 2024 du modèle s’élève à 165 000 €.