Une belle journée d’été 1966, le constructeur de Stuttgart propose sa toute première évolution sportive de sa 911, la 911 S. Au salon de Paris, la marque présente un modèle plus puissant (160 ch contre 130 ch pour la 911) avec des évolutions stylistiques. Attirante dès le premier regard, elle s’équipe des jantes Fuchs, à une époque où les jantes en alliage léger n’existent quasiment nulle part. Cette belle innovation est devenue au fil du temps un incontournable de la marque et connaît toujours un certain succès auprès des passionnés.
Les plus aguerris noterons aussi la présence de moulures de pare-chocs et de bas de caisse plus épaisses ainsi que l’absence de butoirs à l’avant. Enfin, la 911 S se pare d’un lettrage doré sur le capot arrière. Ce dernier apporte une distinction supplémentaire à la version sportive.
Si l’esthétisme de la Porsche 911 S est (encore de nos jours) un pur plaisir, tout l’intérêt de cette sportive se trouve sous le capot. Ses deux litres de cylindrée gagnent en puissance. Ce sont 160 ch à 6600 t/mn pour un couple de 180 Nm à 5200 t/mn qui ronronnent au cœur de cette 911. Cela peut faire sourire aujourd’hui, mais il faut se replonger dans les années 60 pour imaginer l’importance de cette évolution. Ce gain de puissance est obtenu par de nombreux changements mécaniques (en comparaison avec la 911 2.0), tels que l’introduction d’arbres à cames avec un temps d’ouverture plus longs, des soupapes et canalisations avec des diamètres plus grands et des échangeurs pour l’habitacle modifiés pour réduire la compression à l’échappement, entre autres. Cette première dans l’histoire de Porsche n’a été commercialisée qu’à partir de 1967.
Pour sa deuxième année de vie, elle connaît déjà de nouvelles évolutions dont une augmentation de la puissance (170 ch à 6800 tr/mn) et la modification des jantes Fuchs. Ces dernières étaient petites et fines en 4,5x15 sur la première 911 S. Au millésime 68, Porsche fait le choix d’augmenter leur largeur (5,5x15) ainsi que leur couleur avec un fond entièrement noir tandis que la précédente version disposait seulement d’écrous de roues peints.
Les baguettes en alu sur les bas de caisse deviennent plus hautes et plus grandes et la barre centrale de la grille arrière se voit remplacée par des barres plus épaisses en haut et en bas de la grille. Parmi toutes les évolutions, les poignées de portes changent afin de protéger le bouton poussoir par deux éléments chromés. Autre anecdote marquante, les ceintures de sécurité ont été rendues obligatoires en septembre 1967, pour le millésime 68. Les 911 S en sont donc naturellement équipées.
Tout ce que nous venons de vous citer jusqu’ici n’est pas valable pour les modèles américains. Et pour cause, ces derniers ont été privés des premières 911 S en raison de leurs normes antipollution, d’où la naissance de la 911 L, vendue sur leur territoire.
Pour ce qui est de la cote, son évolution exponentielle rend difficile son estimation…En 2022, la cote Flat 6 de la Porsche 911 S 2.0 était de 160 000 €. Il y a une vingtaine d’années, vous pouviez tomber un 0 et avoir une 911 S à 16 000 €. Cependant, la flambée des prix a fortement touché les anciennes et il devient difficile pour les passionnés de pouvoir s’en procurer une.
Pour en savoir plus sur la Porsche 911 S 2.0 160 ch, rendez-vous dans les guides d’achat du n°142, du n°242 ou encore du n°321 disponibles à la commande.