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Essai Diva : un modèle unique au monde

Le 22/07/2024

Dans Porsche 911

L’élégance à la française mêlée à un moteur et une sonorité diabolique, tel était le projet Diva. Nous nous sommes rendus chez Crubilé Sport, près de Paris, afin de découvrir l’histoire de la Diva, basée sur la Porsche 964, et prendre en main la troisième et dernière produite.

Les débuts de la Diva

La Diva, produite à trois exemplaires, représente sans doute l’un des plus beaux projets du savoir-faire français en termes de backdating. Pour rappel, le backdating consiste à prendre une base de Porsche relativement récente (bien souvent une Porsche 964) pour lui prêter un look de 911 Classic. Ce type de projet fleurit partout dans le monde et Singer excelle dans ce domaine. En France aussi, plusieurs passionnés ont entrepris cette aventure. Parmi eux, Sébastien Crubilé (Co-Fondateur de Crubilé Sport) s’est lancé le pari de sublimer quelques exemplaires de Porsche 911, à l’aide d’une équipe, d’imagination et d’un grand savoir-faire. Le projet prévoyait la production de 25 exemplaires en coupé, 25 en targa et 25 Safari. Finalement, seulement trois exemplaires ont été mis en circulation, le projet ayant été avorté. Nous avons eu la chance de profiter et de prendre en main la troisième Diva, développée sur une base de Porsche 964 Carrera 2 coupé.

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Les caractéristiques de la Diva

Il s’agit de la série limitée la plus exclusive du monde. Les trois exemplaires sont différents et après l’essai de la première Diva (cf Flat 6 n°334), nous voici en admiration devant la dernière. Quelle beauté ! C’est l’élégance à la française par excellence. Elle est déroutante, car de loin, elle donne l’impression d’être une 911 Classic, mais en s’approchant, quelques détails rappellent la 964. Et pour cause, cette Diva se base sur 964. La caisse est élargie de 3 cm (et en carbone) et pourtant ça ne se voit pas de prime abord, puisqu’elle se cache sous des lignes de 911 classic. Elle permet ainsi de faire passer des roues et des voies plus larges, tout en conservant la ligne de lumière comme sur les premières 911. C’est un vrai trompe l’œil. Aucune vis ne dépasse. Les petits détails sont si nombreux qu’il serait impossible de tous les citer ici. La Diva a été fabriquée à 90% avec des pièces issues du savoir-faire français. D’autres, comme les freins Brembo (disques de 332 mm de diamètre, le maximum possible) ou les amortisseurs Bilstein (pas de série, ils ont été modifiés spécialement pour la Diva) arrivent de pays voisins. 

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Un moteur de 4 litres sous des lignes élégantes

Passionné par les voitures de course, Sébastien Crubilé souhaitait intégrer un moteur à la hauteur de ses attentes. C’est donc un moteur de 4 litres de cylindrée développant 385 ch à 6400 tr/min pour un couple de 440 Nm à 5600 tr/min qui a été retenu. Issu du moteur de la 964 (avec lequel il n’a plus grand chose à voir) avec habillage céramique, il conserve le double allumage mais les bobines sont supprimées au profit de crayons. Côté châssis, c’est également celui de la 964 qui a été repris, en acier, comme à l’origine, mais plus précis et plus efficace, ça va de soi. 

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Un habitacle grand luxe

Rien n’a été laissé au hasard. Les finitions sont sublimes, les matériaux soigneusement choisis et les couleurs parfaitement harmonisés. Les superlatifs ne manquent pas, et pour cause, l’ambiance dans l’habitacle y est tout à fait singulière. Sièges Recaro recouverts de cuir tressé (avec des mousses de maintien développées spécialement pour la Diva), boiseries, système audio Focal (entreprise française spécialisée dans le très haut de gamme), tout est soigneusement pensé pour apporter le meilleur du meilleur à cette Diva. Tout à fait particulier, elle possède un levier de vitesses en bois, un clin d’œil au pommeau de la 917. La boîte de vitesses vient de la 993, laissant initialement le choix entre 5 et 6 rapports pour les Carrera 2 et 6 rapports pour les Carrera 4. Le modèle que nous avons sous les yeux aujourd’hui dispose d’une boîte à 5 rapports. Une curieuse molette sur la console centrale à régler certains paramètres. Quatre niveaux sont disponibles, permettant ainsi de faire varier l’anti-patinage et la sonorité. Compteur gradué à 9000 tr/min, volant Momo, on a là les codes des voitures de piste, tout en étant confortablement installées dans un environnement de Classic de série. Les enfants n’ont pas été oubliés, puisque les sièges arrière ont été conservés pour pouvoir les emmener. 

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L’essai de la Diva

Charlotte Bazaille, rédactrice web déclare : “Je tourne la clé et j’ai l’impression de démarrer une voiture qui va tout arracher sur son passage. Elle est impressionnante, mais pas intimidante pour autant. Je dirais même qu’elle est rassurante, habituée à conduire la 964 familiale, je retrouve rapidement mes marques. Néanmoins, je n’ai jamais ressenti ça en conduisant une Porsche. C’est une 964, mais ce n’est pas une 964. Ce n’est pas une classic non plus. C’est tout à fait particulier de se sentir dans un habitacle aussi luxueux, mais à la fois déroutant de tenir un volant qu’on trouve habituellement sur les voitures de course. Elle est infatigable, généreuse, capable de répondre à toutes les demandes de la personne qui en prend le volant. Le freinage est bluffant, sa direction est facile, la puissance est présente à bas régime. Mais où est passée la belle aux lignes si épurées, si sage d’apparence ? Bon sang, c’est une tuerie ! [...] Chaque accélération est un shot d’adrénaline dont on a envie de s’enivrer. Elle est unique et procure un plaisir insatiable. On en veut, encore et encore…

La Diva rassemblait tous les éléments nécessaires pour connaître un succès à travers le monde. Finalement restée à l’état de série plus que limitée, elle fait partie des modèles qui font la fierté du patrimoine automobile français, tout en animant les conversations des plus passionnés. En ayant réalisé un tel projet, Crubilé Sport est capable de répondre aux envies de personnalisation des propriétaires, en quête d’un modèle unique. Un immense merci à Sébastien Crubilé, Ronan Quentel ainsi qu’à l’équipe de l’atelier pour leur accueil, leur histoire et toute la passion qu’ils mettent au service de leur métier. 

Le sujet complet est à retrouver dans le n°400, disponible en kiosque en juillet 2024 puis à la commande.

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Photos : Alexis Ruben

Par Charlotte Bazaille