Porsche 356 a

D’épaves à voitures exceptionnelles “Votre Porsche, votre histoire”

Le 07/12/2024

Dans Histoire Porsche

Passionné par la restauration des véhicules, ce propriétaire a toujours fait l’acquisition de modèles destinés à la casse. Voici son histoire.

Mécanicien depuis l’âge de cinq ans

Plus de 80 passionnés ont raconté leur histoire dans cette rubrique et chacun d’entre eux vit sa passion à sa façon. Frédéric, propriétaire de deux Porsche et mécanicien dans l’âme depuis son enfance, a toujours été attiré par le milieu automobile. Il raconte : “La passion pour l’automobile ne me vient pas de famille. Elle était même à l’opposé de ce monde. Pour une raison que personne ne comprenait dans mon entourage, je passais mon temps à démonter et remonter mes jouets. On peut dire que j’étais mécanicien avant l’heure, sans doute une transmission des gènes de mon grand-père qui exerçait ce métier. Avant d’arriver au monde de l’automobile, j’ai passé de belles années à moto, j’ai fait de l’enduro également. Les voitures me plaisaient, mais je les trouvais encombrantes et pas assez violentes. Mais un jour, alors que je passais des vacances à côté de Cannes avec ma famille, j’ai fait la connaissance d’un professeur de tennis qui roulait dans une Porsche. D’après lui, ça n’était pas une vraie Porsche, car jugée trop ancienne. Il s’agissait d’une 356 A Silver Metallic et j’ai eu le coup de foudre, alors que je n’avais que huit ans. C’était inexplicable et ce coup de foudre ne m’a jamais quitté. Quelques années plus tard, lorsque j’ai pu m’acheter une voiture, je me suis tourné vers une Coccinelle. Rouler en Porsche jeune aurait été mal vu par ma famille, et de toute façon, pour des raisons financières, je n’aurais pas pû. Dans ma vie, j’ai restauré de très nombreuses Coccinelles et j’en possède toujours deux aujourd’hui. D’ailleurs, cette passion est si forte qu’en 1982, au lendemain de mon mariage, j’avais rendez-vous à 8h30 pour acheter une Coccinelle. Selon moi, il s’agissait de l’entrée logique pour arriver à Porsche.”

Porsche 356 a flat 6 mag
Porsche 356 a

La restauration des Porsche comme moteur de vie

Après avoir été propriétaire de Coccinelle, Frédéric a franchi le pas de s’offrir sa première Porsche. Passionné par la restauration et fasciné par la 356, il a bien entendu choisi un modèle à la croisée de ces deux chemins “En 1998, à l’âge de 38 ans, ma femme et moi avons acheté une Porsche 356 A épave. Je n’ai toujours acheté que des véhicules en état d’épave totale. Pour vous expliquer, ma passion débordante pour l’automobile m’a conduit à travailler chez un carrossier dans la préparation des voitures. Mon objectif était de monter mon entreprise de restauration de véhicules de collection. Ça n'a pas pu se faire alors j’ai rejoint l’entreprise familiale d’autocars avant de faire de la vente automobile. Grâce à cette activité, je disposais de temps afin de remettre en état mes voitures. À ce moment-là, j’ai monté une entité afin de restaurer des véhicules pour des clients, en parallèle de mon activité de commercial et du travail réalisé sur mes propres voitures. Lorsque j’ai commencé la restauration de cette Porsche, j’ai découvert qu’il s’agissait d’une ancienne voiture de course abandonnée. Elle était rouillée, le plancher n’existait plus… Elle était dans un état déplorable. Sa couleur d’origine était Silver Metallic, il y avait donc une réelle continuité dans mon histoire. J’ai mis sept ans à la restaurer entièrement. Pendant ces années, ma femme trépignait d’impatience de voir la 356 A terminée. Alors en attendant, nous avons fait l’acquisition d’une 911 SC Cabriolet en capacité de rouler. Néanmoins, elle ne me convenait pas dans l’état dans lequel elle était. Par conséquent, je l’ai également restaurée. Cette Porsche est devenue la voiture régulière de ma femme qui l’adorait, avant qu’on ne la revende pour acheter une 993 Targa. Vous l’aurez deviné, j’ai bien évidemment également restauré cette voiture.” 

Pour ce propriétaire, remettre des véhicules en état de fonctionnement a une dimension symbolique. Il confie : “Lorsque j’achète une voiture épave, je ne m’attends à rien, comme ça je ne suis pas déçu. Pour moi, acheter une voiture en bon état est le seul moyen d’avoir des déconvenues. La restauration ne me fait pas peur. Bien au contraire, je pense que cette activité me coûte moins cher qu’un psy. J’aime l’idée de prendre un véhicule voué à la disparition et de le sauver. J’aime aussi partager cette passion pour l’automobile avec ma femme. J’en parlais au début, j’ai commencé par la moto et après en avoir restauré, j’en possède toujours. Pour moi, lorsque je conduis une Porsche, je fais de la moto à deux. C’est une voiture sportive qui apporte de fortes émotions mais avec plus de confort et moins de risques. Quand on conduit une 911, on conduit une voiture à sensations. Quand on conduit la 356 avec un moteur préparé et des freins de course, on conduit une machine à bonheur.”

Restauration porsche 356 a
Restauration porsche 911 targa fraise

Porsche 911 2.2 S Targa Fraise, un modèle rarissime

Cette Porsche 911 a une histoire particulière. D’abord destinée à un client, elle est finalement devenue la Targa familiale : “Il y a cinq ans, lorsque j’étais commercial, un client m’avait demandé une Porsche 911 Targa. Je lui avais trouvé une 911 rouge aux Etats-Unis. Après de nombreuses semaines, la Porsche est arrivée et nous avons commencé à la restaurer. Il a fallu refaire la carrosserie au niveau de la traverse avant, démonter intégralement les trains, refaire la boîte de vitesses, le moteur était fatigué et il a fallu changer l’intégralité de la sellerie. Nous nous sommes rendus compte que sa couleur n’était en réalité pas rouge, mais Fraise (code 024), une couleur rarissime. Aujourd’hui, je ne connais que trois modèles à travers le monde. Je pense que les acheteurs ont du mal à innover sur les teintes et celle-ci n’a pas rencontré le succès. Pour preuve, le client ne voulait pas de cette couleur alors je lui ai trouvé une autre 911 rouge et j’ai proposé à la vente la 911 2.2 S Fraise. Elle n’arrivait pas à se vendre et ma femme appréciait énormement cette voiture. Alors nous l’avons gardée. Elle a pû retrouver la boîte 915 qu’elle aimait tant sur la 911 SC.” 

Le couple fait également l’unanimité avec cette Porsche lors de ses déplacements “Nous faisons partie du Porsche Club 911 Classic France et nous nous présentons à différents rassemblements de voitures anciennes. À chaque fois que nous arrivons à un événement, elle attire tout le monde autour d’elle. Idem pour la Porsche 356. Les deux voitures sont dans un état incroyable et ont une véritable cote d’amour. D’ailleurs, nous n’hésitons pas à faire de grands trajets et traverser la France avec la 911 et la 356. Je découvre au fil des voyages que ce sont des voitures qui stimulent la vie sociale. Malgré le climat actuel, ce sont des voitures qui attirent la sympathie et qui ramènent dans une autre époque.

Frédéric conclut : “J’ai deux pensées qui me viennent. La première, je considère que Porsche a sauvé ma vie. La deuxième, je pense que le travail ne sert que pour faire vivre la passion.” 

Je remercie grandement Frédéric pour son histoire. Rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode de “Votre Porsche, votre histoire” avec un nouveau propriétaire et une nouvelle Porsche. N'hésitez pas à nous partager vos histoires par mail : cbazaille@flat6editions.fr

Porsche 911 2 2 s targa fraise
Porsche 911 s targa fraise

Photos : DR

Par Charlotte Bazaille