Nouvelle voiture, nouveau nom
Elle s’appellera officiellement 99X Electric. Prenons quelques instants pour décortiquer ce nom pas si farfelu. D’abord, le 99 rappelle sans trop de mal les dernières générations de 911 (les type 993, 996 etc.), c’est donc une référence aux modèles de la marque. Le X rappelle qu’il s’agit d’un prototype et au passage, cela évite de piquer une appellation qui pourrait s’inviter sur une future génération de 911. Enfin, inutile d’expliquer l’origine de la mention « Electric », mais en somme, Porsche a cherché un nom qui puisse s’approcher d’appellation très prestigieuses, à l’image de la 918 Spyder.
Esthétique ?
On prendrait quelques risques en disant que la 99X Electric est belle mais une chose est sûre, elle ne laisse pas indifférent. La face avant ressemble bel et bien à une monoplace, mais c’est surtout l’arrière qui impressionne. Avec ses deux ailerons, son énorme extracteur et son fuselage plongeant, elle ressemble à un avion de combat. Elle est taillée à la serpe, mais on ne se plaindra pas de voir une auto de course si agressive. Bon, on ne peut pas dire que le département design de Porsche y soit pour grand-chose, puisque toutes les monoplaces sont identiques et fournies par l’italien Dallara.
Au niveau de la livrée, les couleurs blanc, noir et rouge de Porsche Motorsport sont bien sûr de la partie. C’est en regardant la 99X Electric de haut que l’on se rend compte que la partie noire centrale reprend la forme du blason Porsche. Globalement, le pari esthétique nous paraît gagnant, et cela nous semblait indispensable pour faire accepter cette Porsche d’un nouveau genre à des passionnés qui ont de gros préjugés sur l’électrique.
Techniquement, ça donne quoi ?
Les batteries sont identiques pour tout le monde, mais Porsche a tout de même pu concevoir son propre groupe propulseur électrique. On sait également que le système de recharge 800 Volts promis dans la future Taycan sera utilisé pour les batteries en compétition.
Dans les faits, le 99X Electric dégage une puissance de 235kW (soit 320ch) pour un poids de 900kg incluant le pilote (dont 385kg de batteries). Le 0 à 100 est abattu en 2.8s et la vitesse de pointe peut atteindre 280km/h.
Pilotes et partenaires, ça se précise
La saison 2019/2020 approche à grands pas, et le moins que l’on puisse dire est que Porsche est très affairé. On connaît déjà deux pilotes, en la personne de Neel Jani et André Lotterer. Pas tout à fait des amateurs, puisqu’ils comptent quatre victoires aux 24 heures du Mans à eux deux.
On sait également que Tag Heuer devrait devenir sponsor principal de l’opération Porsche en Formula E, aux côtés d’une douzaine d’entreprises de renommée mondiale.
Que vaut le championnat ?
La Formule E souffre d’un énorme déficit d’image à l’heure actuelle en dépit des critiques dont la Formule 1 fait l’objet. Il faut garder à l’esprit que la Formule E entre seulement dans sa sixième année et qu’il faudra encore un peu de temps avant que ce championnat ait le même impact que la Formule 1. En revanche, s’il fallait dresser une nouvelle comparaison entre les deux championnats, la Formule 1 laisse peu ou prou le choix entre deux concurrents : Ferrari et Mercedes. McLaren n’est plus que l’ombre d’elle-même, Renault est à la peine. Derrière cela, il y a Red Bull ou Force India, certes, mais qui a déjà rêvé de voir une marque de canettes gagner ? Les gamins que nous avons toujours été rêvent de voir un constructeur gagner le titre, pas une boisson énergisante. A ce titre, la Formule E présente un peu plus d’intérêt. C’est qu’il y aura foire d’empoigne entre Porsche, Audi, BMW, DS, Jaguar, Nissan, Venturi. Et Geox, si vous souhaitez faire gagner vos chaussures…Toujours est-il que l’affrontement entre sept grands constructeurs nous paraît plus excitant.
Est-ce que Porsche peut gagner ?
Honnêtement, nous avons quelques doutes. En dépit du très grand professionnalisme de Porsche Motorsport et de l’expérience de l’équipe de compétition, cela reste une nouvelle formule que Porsche ne maîtrise pas du tout. Ils ont certainement abattu des milliers de kilomètres de tests, mais Porsche n’a pour l’instant aucune expérience acquise en course de Formule E. Il leur faudra certainement un peu de temps avant de comprendre les stratégies, les chausse-trappes et les subtilités de ce championnat. Cela étant, on ne serait pas surpris qu’ils parviennent à remporter quelques courses, mais cela ne devrait pas intervenir avant la fin de saison.